28. Lost saison 6

Genre : Série fantastique. Créée par J.J. Abrams pour la chaîne ABC

Année : 2004 à 2010 (fin annoncée avec la saison 6)

L’histoire : L’explosion de la bombe semble n’avoir rien changé sur le présent des iliens. Jacob assassiné, une entité maléfique apparaissant sous les traits du défunt Locke semble essayer de gagner à sa cause autant de monde possible afin de mettre son plan secret à exécution.

A propos de la série :

La saison compte 18 épisodes.

Critique de Ber :

1. Episode 1 à 6:

La bombe atomique a explosé sur l’île dans le dernier épisode de la saison précédente.

La toute première scène ici s’ouvre sur un Jack dans le vol 815 qui ne s’écrase pas. Encore plus symbolique est le plan suivant où l’avion survole une île enfouie sous les profondeurs marines.

Une fois le court générique terminé, on s’aperçoit que l’île existe toujours et que rien n’a changé pour nos héros. Les scénaristes développent alors, en filigrane, une autre réalité pour tous les passagers. A chaque épisode, un personnage est mis en avant dans sa vie après le vol. La mécanique est typique de la série mais assez rapidement, on remarque que quelques détails ne concordent pas avec le passé des héros. La première théorie qui nous venait à l’esprit, à, savoir la création d’un continuum parallèle qui se serait créé par l’explosion de la bombe, en prend un sacré coup. De nouvelles spéculations fusent alors : imaginaires fantasmés par les héros  ou encore des flashforward qui seraient expliqués par le final de la série ? Les paris sont tjs aussi ouvert le sixième épisode atteint.

Intéressons nous un peu à l’île maintenant. Tout le monde est revenu au temps présent. Et certaines cartes ont déjà été abattues sur l’explication de la présence de nos iliens préférés. On semble se diriger vers une immense joute entre le Bien (Jacob) et le Mal (l’Adversaire a.k.a La Fumée noire a.k.a. le corps de John Locke investi). L’ile en serait le terrain de jeu. Ce gigantesque jeu de rôle va se jouer ici dans un temple, un nouveau lieu pour nous,  habité par des émissaires de Jacob et dans lequel va mourir et ressusciter un de nos héros. On y retrouvera aussi une ancienne figure connue mais avec un côté sombre très inquiétant. Sa future confrontation avec Kate sur fond de baby-jacking promet de faire des étincelles.

Le temple ne survivra pas au dernier épisode de ce cycle. Cela se terminera en destruction et en un exode forcé vers une prétendue échappatoire. D’autres persos (Hugo et Jack) auront fui au préalable guidé par le fantôme de Jacob tandis que Sawyer papillonne seul après avoir longtemps palabré avec l’Adversaire.

Tout a l’air de s’installer minutieusement suivant des plans scénaristiques qui nous mèneront vers un final digne de ce nom. On attend encore quelques franches réponses. Par exemple sur la véritable nature de Richard Alpert, bizarrement assez effacé pour le moment. Ou encore sur l’identité de la (ou les) personne(s) que Jacob annonce en train de chercher l’île.

Impossible de noter ce segment de la série. Il faudra attendre le dénouement final pour réellement se faire une idée sur la qualité de cette ultime saison. Une chose est néanmoins sure c’est que notre attention se trouve plus qu’attisée face à ce premier arc prometteur.

2. Episode 7 à 12:

Le suspense demeure toujours au sujet des tenants et des aboutissants de la série.

Pourtant cela avance indéniablement : Windmore réapparaît sur l’île. Arrivé avec ses gros souliers à l’aide d’un sous marin, celui-ci ramènera, contre son gré, notre dandy Desmond, personnage ô combien chéri par tous les aficionados. De plus, la découverte de son segment de réalité parallèle va faire complètement chavirer la série. On le sentait déjà au préalable que certains personnages ressentaient que cette réalité factice cachait une sombre vérité. Comment ? Par l’intermédiaire de certains flashs ou lors de la découverte d’événements du passé totalement oubliés (pour Jack, une opération d’appendicite infantile). Les scénaristes ont aussi utilisé intelligemment (donc sans en abuser) le sentiment de déjà-vu qui voyait certains personnages s’arrêter qques secondes devant un objet familier (Hugo devant le jeu de dames dans l’asile).

Mais Desmond va faire basculer tout cela lors d’une expérience infligée par Windmore qui lui fera entrevoir l’envers du miroir chez son moi parallèle. Se sentant investi d’une mission,  il  « réveillera » les consciences de certains de ses camarades dans l’autre univers tout en faisant  preuve d’une étrange docilité lors de sa rencontre avec l’Adversaire sur l’île. Certains mystères persistent donc.

A part ce gros morceau scénaristique, on aura (enfin) eu droit aux origines de l’inusable Richard Alpert (avec en prime un big clin d’œil à la toute première théorie des fans de la première heure !),  on épiera  les apparitions fantomatique d’un Jacob juvénile et frondeur et on vivra une prise des rênes du groupe de Jacob par un Hugo devenu tout à coup  leader.

L’installation du décor et le placement stratégique des pions font maintenant  place à une partie d’échec plus qu’entamée ! Et le jeu semble en suspens entre la semaine d’attente de la nouvelle salve d’épisodes. Comme si le temps de réflexion entre les joueurs se prolongeaient car conscients que les prochains coups verraient la décision finale tomber.

Lindelof et J.J.Abrams ont déjà réussi le pari de maintenir le même sentiment d’addiction que lors des très réussies dernière saisons. Il n’y a plus qu’à transformer l’essai par un épilogue digne de ce nom.

Je croise les doigts...

Episode 13 à 18:

Ca y est l’île mystérieuse (pas celle de Jules Verne !) nous tire définitivement (?) sa révérence. Les scénaristes ont déposé les armes afin de nous livrer tout ce qu’ils avaient dans leur tripe. Ou plutôt dans leur cerveau boulimique.

Pour moi, la mise en abyme de la série tient assez bien la route mais l’accroc apparaît lors du dernier épisode final. Dans l’intervalle, le segment « La source » nous avait invité à suivre les origines de Jacob et les dessous du véritable secret enfoui au cœur de l’île. Un épisode d’une simplicité désarmante qui ouvre une voie royale à la confrontation finale entre le nouveau gardien de l’île et l’entité noire. Même si le duel tiendra franchement ses promesses (un combat au corps à corps en flanc de montagne), je trouve que le rôle de Desmond, primordial si l’on en croyait les prophéties énoncées tout au long de la saison, tombe véritablement à plat sur le final. Une piètre sortie pour un personnage si riche.

Ce qui cloche incontestablement c’est l’interprétation, de la réalité parallèle qui a rythmé toute cette saison. Les explications se révéleront d’un mièvre absolu ! Les dernières scènes de ce monde factice me sont apparues comme un animé japonais qui s’évertuerait à dire au revoir à chacun de ses personnages. Quelle déception ! On espérait pourtant une explication subtile et explosive à la fois. Et on n’aura droit qu’à à une indigestion de sentimentalisme nostalgique.

Nonobstant ce fâcheux pan de l’histoire, je voudrai insister sur la « pas si mauvaise » tournure sur le final de la série avec une réminiscence d’attention portée vers un Jack monolithique, personnage qui a été intelligemment mis en retrait ces trois dernières années.

Toutes les questions semées  ne trouveront pas une réponse précise mais cela est clairement prémédité par des scénaristes qui offrent tout de même une un épilogue à l’épopée des losties.

Une saison finale qui aurait franchement gagné à se dérouler en moins d’épisodes et qui se termine sur un sentiment de frustration en lieu et place d’un véritable embrasement du cœur des aficionados. Enfin ce n’est que le point de vue d’un petit fan lambda...

Note : 13/20  (Note fortement dévaluée au sortir du double épisode final !)

Ber