41. Treme saison 2

Genre : Série tv (Dramatique) créée par David Simon et Eric Overmyer pour la chaîne HBO.

Année : 2011.

L’histoire : Quatorze mois après le passage de l’ouragan Katrina, musiciens, chef-cuisiniers, Indiens de Mardi Gras, essayent de reconstruire leurs vies, leurs maisons et leur culture unique à Tremé, un quartier de la ville de La Nouvelle-Orléans

A propos de la série :

Cette saison compte 11 épisodes de 60 minutes.

Critique de ber :

Subtilité est le mot d’ordre pour cette seconde livraison de Treme. Subtilité dans l’interaction entre les personnages qui se rencontreront au gré d’audition avortée ou  autour d’un seul verre dans la banlieue de New York. Subtilité encore dans les drames vécus par deux personnages féminins. Entre la jeune fille en déconstruction à cause d’un lourd secret sur la mort de son père et le calvaire d’une tenancière de bar, à première vue femme de poigne, qui s’effondrera suite à une agression crapuleuse, l’émotion est toujours traitée avec une finesse rare. Subtilité également dans l’autopsie dela Nouvelle-Orléans. L’après Katrina n’est toujours pas digéré. Les manquements policiers en sont la plus grosse tumeur. Quelle pugnacité affichée par cette avocate (Melissa Leo tjs éclatante) qui, comme lors de la première saison, se bat contre des moulins à vent pour « déterrer » un nouveau fantôme mort mystérieusement pendant la cohue de la tempête.

On parlera aussi politique à travers le parcours de ce chicano de Dallas, simple excavateur dans un premier temps, qui va jouer les promoteurs immobiliers dans une ville en pleine reconstruction. Il mettra en exergue les drôles de manœuvres des autorités locales. L’enseignement sera également traité au travers du nouveau job de Battiste, le musicien volage, qui prend en charge la classe d’une future fanfare. Hilarant leur premier cours sans instruments (ils arriveront avec pas mal de retard !).

La musique sera toujours omniprésente avec encore une plus grande diversité. Au jazz et blues viendra s’ajouter le rap de Nouvel Orléans, revendicateur comme jamais. A cette prépondérance musicale  viendra s’adouber une recrudescence du sentiment d’insécurité dans les rues. Qu’elle soit traitée presque « anecdotiquement » (on discute sur le décès d’untel musicien lors d’une rixe) ou bien ouvertement (le meurtre gratuit d’une tête récurrente en fin d’épisode),  la série montre de manière édifiante que le folklore passe toujours au-delà comme pour empêcher leur monde de sombrer dans l’horreur perpétuelle. Je pense que là réside le véritable credo de la série !

La musique vit donc à chaque coin de rue : elle filtre à travers les enceintes de ce mélomane un peu fou (un Steve Zahn habité) qui se verra jouer un rôle, aussi petit soit-t-il, dans la politique locale. Elle peut être juste là pour exprimer un mal être, s’évader du quotidien ou pour acquérir quelques billets pour simplement se nourrir.

La série gagne vraiment en profondeur en creusant intelligemment ses personnages. Lorsque deux d’entre eux s’exilent àla GrandePommepour des raisons diverses (les clubs enfumés pour l’un et les restos réputés pour l’autre), le destin les renverra tjs, un moment ou l’autre, vers la terre qui les a vu naître. Touchant !

Cela se clôturera encore sur un long épisode (84 min.) où chacun y vivra des fortunes diverses. Entre bonheurs inespérés et désillusions assommantes, Treme ne se limite jamais dans la palette des sentiments qu’offre l’âme humaine. Une seconde saison au diapason de la première !

Note : 18/20

Ber