Genre : Série tv américaine (Dramatique) créée par David Milch pour la chaine HBO (USA).

Année : 2011

L’histoire :

Un regard provocateur sur le monde de la course hippique à travers les yeux de divers protagonistes qu'ils soient parieurs, coureurs, organisateurs…

A propos de la série :

La série compte 9 épisodes de 50 minutes.

Critique de ber :

David Milch est définitivement maudit. Après avoir essuyé une désillusion lors de l'arrêt de « Deadwood » (la série marchait bien mais les coûts de production étaient devenus pharaoniques), voilà que son dernier-né ne connaîtra jamais les joies d'une seconde saison. Le public, sans offrir au programme des scores affolants, avait pourtant répondu présent. Non, le problème a résidé dans la mort de trois chevaux lors des tournages. Et devant la pression de PETA, association de défense des droits des animaux, les producteurs ont décidé de baisser pavillon alors que la série avait été reconduite suite à la diffusion de son premier épisode.

Le plus râlant c'est que la série était bourrée de qualité! En effet, traiter des paris aux champs de course a véritablement tout son sens dans notre société actuelle où la crise frappe de plein fouet le quidam. C'est donc avec une légitimité assumée que nous suivons quatre bras cassés qui empochent le gros lot dès le premier épisode. S'ensuivra des fortunes diverses pour chacun mais ce clan des vernis restera toujours soudé via un cheval de course qu'ils ont acquis ensemble. Même si ces personnages représentent habilement la couche populaire, c'est pourtant autour du personnage de Dustin Hoffman, Chester, que la série va s'articuler. Fraichement sorti de prison pour un trafic dont il n'était pas responsable, ce vétéran va revenir dans les affaires par la grande porte: acquisition d'un cheval de course (via son chauffeur, un Denis Farina impeccable avec un jeu mi-pantouflard et mi-brutal quand cela le requiert), des projets de rachat de champ de course auquel viendrait se greffer un casino et enfin, titillement de ses ex-collaborateurs chez lesquels il enverra un de ses pions en sous marin.

En plus de ces intrigues captivantes, on se passionnera également en collant aux basques des jockeys (et leurs doutes permanents devant la précarité de leur statut et la rivalité ambiante), on sera aussi, en première ligne, dans les écuries que ce soit sur les talons d’un entraineur péruvien compétent mais irascible, ou au dessus de l’épaule du palefrenier surveillant activement la reprise du péristaltisme d’une pouliche On partagera également les courbatures d’un propriétaire, inquiet, en costume trois pièces qui passera la nuit au côté de son champion, légèrement blessé.

Tout au long du programme, les courses s’enchainent avec des enjeux qui montent réellement crescendo. Cà et là, des amourettes naîtront, un fœtus sera en sursis, un second couteau passera l’arme à gauche et une réconciliation familiale (inattendue bien que préméditée) poindra à l’horizon.

Que de bonnes choses pour une série morte dans l’œuf ! On se dit finalement que Luck pourrait rester culte, sans aucun risque de tomber de son piédestal via l’écueil d’une suite calamiteuse. Carpe diem, comme on dit. Et j’peux vous assurer qu’on passe un moment diablement bon au sortir de ces 9 épisodes ! L’essentiel est bel et bien là, non ?

Note :

19/20

Ber

68. Luck

Partager cet article