Genre : Série anglaise dramatico-fantastique créée par Howard Overman pour la chaîne E4.

Année : 2010

L’histoire : Les cinq « marginaux » arrivent tout doucement au bout de leur programme d’intérêts généraux. Comment vont-ils trouver leur place dans une société qui a bien changé ?

A propos de la série :

La saison compte 7 épisodes de 45 min.

Critique de Ber :

La série débute sur un terrible coup de bluff. Elle nous entourloupe en nous faisant croire à un hypothétique manque d’originalité (les héros se retrouvent ENCORE avec le corps sans vie de leur nouvel agent de probité !) pour mieux nous tacler (un retour dans le passé vu le pouvoir de l’un d’entre eux) avec une saison franchement meilleure à tous points de vue.

Tout d’abord le programme foisonne d’idées créatives originales (l’ecstasy qui inverse les pouvoirs, le singe qui a aussi muté au passage de l’orage, les rapports entre les personnages qui évoluent de façon inattendues et toujours bien relayés par le scénario…).

Ensuite les clins d’œil au cinéma de genre deviennent légions : le pitre invulnérable se met à voir les gens morts (« I see dead people » tout droit emprunté à « Sixième sens ») ou encore l’infiltration dans le groupe d’une métamorphe pernicieuse qui renvoie indéniablement au cultissime « The thing » de Carpenter. Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres.

La « famille » s’agrandit aussi. Une « téléporteuse » va venir gonfler les rangs du groupuscule qui, au dire d’un émissaire du futur (un acrobate masqué tout droit sorti de Mad max), est promis à un avenir de super héros national. Les scénaristes useront alors d’un nouveau pied de nez. Car cette affirmation d’avenir semble corroborée par un bon fortuit vers le futur de l’athlète. Ce dernier se voyait au faîte d’un building, la cape battant le vent. Quelques épisodes plus tard, on ne pouvait que constater que l’image était tout bonnement tirée d’un bal costumé auquel les cinq larrons participaient ! L’art du désamorçage utilisé à très bon escient.

Certaines choses sont quand même assez moyennes. Comme l’épisode où un pauvre gars croit évoluer dans un jeu vidéo. Ou encore l’ultime épisode totalement surnuméraire qui, parti sur une très bonne idée (un gars rachète les pouvoirs de quiconque veut s’en débarrasser), s’écroule finalement dans un délire judéo chrétien avec un Jésus ressuscité et un chant de noël confinant à l’absurde. Cet épisode ne vaut que pour une micro scène d’écrasement placentaire totalement jouissive.

Le constat précité ne souffre d’aucune contestation au vu de l’énorme décharge d’adrénaline proposé lors du sixième épisode. Les scénaristes y explorent la piste de la célébrité pour nos héros. Ce script frustrera le tout premier « muté » à s’être fait connaître du grand public avec sa capacité à manipuler le lait (!) Dérisoire me direz-vous, et pourtant le bougre va partir dans une virée assassine car mis totalement au rebus des feux de la rampe. Un seul petit reproche ici, comment ne pas avoir osé faire utiliser le pouvoir du mécréant sur une paire de seins gorgée de lait !

C’était franchement envisageable vu le ton de la série qui ne s’est jamais ramolli en deux ans. C’est toujours aussi sexuellement explicites (bcp de parties de jambes en l’air dans toutes les positions), les dialogues sont cinglants et très châtiés, le tout à du 100 à l’heure sur une bande originale qui mélange génialement la pop ancestrale (Echo and the bunny men) à l’indie rock actuel (Foals,The rapture). Rien à redire à cela !

Si vous trouviez « les 4400 » beaucoup trop sages ou bien les scénarios de « Heroes » beaucoup trop alambiqués, au risque d’être totalement largué au premier épisode manqué, Misfits est taillé pour vous !

En conclusion, on est au dessus de la première saison mais le final un peu étriqué empêche ma note d’atteindre des sommets réservé aux séries sans le moindre défaut.

Note : 16/20

Ber

32. Misfits saison 2

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