Genre : Série tv (Dramatique) créée par David Simonet Eric Overmyerpour la chaîne HBO.

Année : 2010.

L’histoire : Trois mois après le passage de l’ouragan Katrina, musiciens, chef-cuisiniers, Indiens de Mardi Gras, essayent de reconstruire leurs vies, leurs maisons et leur culture unique à Tremé, un quartier de la ville de La Nouvelle-Orléans

A propos de la série :

Cette saison compte 10 épisodes de 60 minutes.

Critique de ber :

Encore une réussite dans l’escarcelle de David Simon (The wire). Il nous dépeint ici la renaissance d’un quartier de la Nouvelle Orléans au lendemain du passage de l’ouragan Katrina. La série s’ouvre sur la première fanfare citadine depuis la catastrophe. On comprendra vite que, là-bas, tout est rythmé par la musique entre Jazz, Rythm n’Blues et orchestre de cuivre endiablé. Chaque épisode est inondé de bons sons, métaphore d’une ville qui se lamente devant une certaine démission des autorités nationales. Une lamentation avec, étonnamment, un fort accent de positivisme.

La musique est donc à chaque coin de rue : elle filtre à travers les enceintes de ce mélomane un peu fou (un Steve Zahn habité) qui se verra jouer un rôle, aussi petit soit-t-il, dans la politique locale. Elle accueille même les gens à l’aéroport au sotir du tarmac. Antoine Batiste (le « Bunk » de The wire), lui, gagne sa vie au grès des contrats musicaux. Ecumant bar après bar, il vit au jour le jour très fataliste sans véritable regard sur l’avenir. Et ce malgré plusieurs enfants disséminés chez ses ex-conquêtes. Un personnage peu hermétique mais ô combien fascinant !

Ressort du lot aussi une jolie restauratrice qui croule sous les dettes malgré un talent fou derrière les casseroles ou encore ces deux artistes de rue assez désabusés mais que la l’amour de la musique, à lui seul, les fait se lever le matin. Deux acteurs-dinosaures participent également au projet. Formant un couple très disparate, John Goodman (un prof dont les sarcasmes sur la situation vont s’exprimer via youtube) et Melissa Leo (une avocate qui défend les plus faibles) marquent de leur géniale empreinte le programme.

Même si tout le monde cherche à faire la fête (Mardi Gras et la St Joseph sont deux dates importantes pour leur folklore), la série dénonce pas mal de chose. Que ce soit les assurances qui chicane sur le moindre terme, les HLM non rouverts alors que pas du tout touchés par les inondations ou bien encore une police totalement dépassée, qui se défoule sur des non délits (on verra ainsi pas mal de protagonistes majeurs passer par la case commissariat !).

Tout est très bien esquissé, tout en subtilité en ne sombrant jamais dans le pathos. Les auteurs osent même, lors de l’ultime épisode, remonter le temps jusqu’à la veille de la catastrophe. Pourquoi me direz-vous ? Pour nous nous offrir le point de vue ponctuel de chaque personnage auquel on a eu le temps de s’attacher. Un exercice très réussi qui montrera que tout le monde attendait l’arrivée de Katrina, sauf peut-être ceux qui espérait un changement de trajectoire à la dernière minute (« Comme d’habitude » comme l’haranguait l’un ou l’autre quidam).

Dans la cohue de la calamité, certains gens ont disparu du système (un prisonnier que recherche activement une sœur hargneuse), d’autres ont perdu leur illusion (avec un suicide à la clef). Le spectateur frémira, sans nul doute, sur les dizaines de camions parqués sur une aire de stationnement, contenant chacun des dizaines de corps en attente d’inhumation. La série se clôturera même sur un enterrement mais c’est la fanfare qui l’accompagne, mêlé aux couleurs vives des costumes exubérants des chefs indiens de Mardi Gras (restées prégnantes dans notre mémoire), qui laisseront, au final, un sentiment d’indéfectible optimisme !

Une très grande série dramatique !

Note : 18/20

Ber

39. Treme saison 1

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