Genre : Huis clos carcéral

Année: 1997-2003 (56 épisodes). Créé par Tom Fontana pour la chaîne HBO

L’histoire: Le quotidien de prisonniers dans un quartier expérimental, appelé Emerald city, créé par un gardien visionnaire qui souhaite améliorer les conditions de vie des détenus.

A propos de la série :

Oz fût le vrai premier succès de la chaîne câblée HBO. La série montre la prison dans toute son horreur et n'épargne rien au spectateur et il faut se remettre dans le contexte de 1997 où jamais un tel contenu n’avait été diffusé à la télévision américaine. Un gros coup de poker qui se transformera en coup de génie tant au niveau du succès publique que du côté de la critique. On peut clairement avancer que Oz à totalement redessiné le paysage télévisuel et a ouvert la voie à une nouvelle ère où la série tv, de par sa qualité, rivalise avec le cinéma dans la guerre de l’audimat…

Critique de Ber:

C’est la série coup de poing par excellence !

On n’avait jamais vu tant de violence exacerbée, d’infamie entre être humain, de manipulation malsaine ou encore de sexe dans toute sa bestialité. Ca a l’air choquant de prime abord mais la réalité est là. Les prisons renferment la lie de la société et les cloitrer ensemble ne peut que provoquer des éclats sanglants et traumatisants.

Mais la série ne s’arrête pas à ces simples considérations de forme. Car chaque épisode traite d’un thème précis (la peine de mort, l’homosexualité, l’amour, la peur de la mort…) et celui-ci sera commenté tout au long de l’épisode par un narrateur black sarcastique en chaise roulante (Augustus qui fait d’ailleurs partie de la population carcérale).
Tout au long des 6 années, l’inhumanité ambiante de cette prison expérimentale mettra en lumière, au final, l’humanité de chacun. Comment ? Par les conséquences paroxystiques engendrées par leurs vils actes, par les conseils avisés des confidents d’obédience catholique (la psychologue et le vicaire) ou tout simplement par des révélations qui parsèmeront par rare moment les recoins d’OZ.

Car OZ, diminutif tout trouvé de la prison de Oswald, n’est pas vraiment un lieu magique où vit un magicien dans la cité d’émeraude (cf le magicien d’Oz).
Pourtant Tim Mcmanus créera à Oswald son Emerald city (Emerald = émeraude). Malgré certaine victoire à la Pyrrhus, notre magicien idéaliste se noiera sous les revers. On va vite se rendre compte que tout le petit monde qui gravite autour des prisonniers fait également partie de cette faune hétéroclite.
Les intrigues entremêlent souvent les détenus avec les membres du personnel que l’on ne voit jamais en dehors des murs de la prison. Ne nous les renvoyant qu’à travers leur job ingrat, comme ci leur vie ne se résumait qu’à cela. Quelle fourmilière toujours emplies de conflits, de rapport de force et d’espoir déchu…

Au cours des 6 saisons, il s’en est passé des choses. Entre les guerres interminables des communautés (les blacks, les aryens, les latinos, les musulmans, les italiens, les bikers…), les mutineries, les tentatives d’évasion ou les règlements de compte personnel, la vie passe à Oz comme partout ailleurs.
Bon nombre d’actions ont été mises en œuvre pour sociabiliser ce petit monde : cela va de la création d’une société de télémarketing à l’intérieur même de la prison à un programme d’éducation de chien pour aveugle par les captifs. Une équipe journalistique passera même une nuit à l’intérieur d’une cellule pour humaniser Oz. Cela ne se terminera pas très bien malheureusement. Comme souvent à OZ

En dehors des communautés, quelques personnages sortent du lot. Un irlandais isolé affublé de son frère neuneu qui remportera l’Oscar de la manipulation des foules ou encore cet avocat qui a écrasé une petite fille sous l’emprise de l’alcool.
Il vivra un véritable calvaire au début pour totalement se transformer afin de survivre. Le jeu des acteurs est souvent irréprochable. Cela fait partie du cachet de la série qui s’amuse aussi à inviter quelques guest-stars.
Comme Luke Perry (Beverly Hills 90210) jouant un prête de l »’Eglise des miracles » ou Luis Guzman qui se pose en chef de gang Latino. Notons aussi la présence d’Evan Seinfeld (chanteur de Biohazard) ou encore de Method man et de LL cool J.

Tous les genres sont abordés dans ces 56 épisodes. Même le fantastique : un prisonnier violent mort coexistera dans le corps du plus pacifiste des musulmans.
Ou encore lorsque un révérend détenu trouve, en un de ses rivaux, un véritable suppôt de Satan. Sur la liberté de ton cette série qui ose tout, j’ai une petite anecdote.
Un de mes collègues, Xavier A. pour ne pas le citer, m’a dit une fois, alors que la saison 6 n’était pas encore sortie en dvd, que cette dernière se déroulait dans le futur et que la prison se trouvait dans un vaisseau spatial. Diantre m’écriais-je intérieurement, j’étais totalement passé à côté de cet info.
Et pourquoi pas tout compte fait. De la science fiction pour finir la saison en beauté. Au final, je ne sais pas ce que mon pote avait fumé, mais l’ultime saison vient de se dérouler devant mes yeux et sans vaisseaux svp.
Et elle se termine dans une qualité qu’elle n’a jamais quittée. Même si les morts s’accumulent un peu facilement, la logique jusqu’au-boutiste de l’entreprise n’est jamais mise à mal.
Dans un épisode final qui règle à sa façon les situations des personnages restées en suspens, l’aventure se conclura avec une reconstitution théâtrale de Mac Beth plus vraie que nature.
La prison se videra dans l’urgence pour une tout autre raison mais un espoir surgit par la voix de Mc Mannus. « On n’y reviendra peut -être un jour… »

Comment mieux finir une si jolie aventure télévisuelle que par des points de suspension ?……

Ber

NOTE : 18,5/20

1. OZ

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