118. Daredevil saison 1

Genre : Série tv américaine (Action-Superhéros)) créée par Drew Goddard pour la chaîne Netflix

Année : 2015

L’histoire :

Aveugle depuis ses neuf ans à la suite d'un accident, Matt Murdock possède des sens qui bénéficient d'une acuité extraordinaire. Avocat le jour, il devient le super-héros Daredevil lorsque la nuit tombe, afin de lutter contre l’injustice à Hell's kitchen (New-York)

A propos de la série :

La série met en scène le personnage de Matt Murdock/Daredevil. Faisant partie de l'univers cinématographique Marvel, la série fait aussi partie des quatre séries de Marvel qui se retrouveront dans la mini-série The Defenders, toujours sur Netflix.

La saison compte 13 épisodes de 45 min.

Critique de ber :

Voilà l'Homme sans peur qui investit le petit écran. Même si cela résulte d'un phénomène de mode initié au cinéma, on ne peut que se réjouir tant la qualité est ici au rendez-vous. Tant au niveau de la distribution (un acteur-héros au jeu sobre, un Caïd monumental en la personne de Vincent D'Onofrio) qu'au niveau du respect du matériau d'origine. Très proche des standards de séries noires sorties ces dernières années (genre Dexter), Daredevil suit ce sillon tout en se nourrissant des aventures du héros aveugle et de ses 50 ans (et des poussières) au compteur. Dans un savant mélange entre nostalgie et modernité (le héros est affublé du costume noir minimaliste de ses débuts mais les intrigues lorgnent plus dans les plus récentes aventures du Diable, éludant de la sorte les naïvetés inhérentes aux vieux épisodes), la série se suit avec un appétit qui monte, indubitablement, crescendo.

Au gré de flash-back pointilleux (c’est à dire pas trop envahissant mais nécessaire), même les non initiés à l'univers marvel y trouveront leur compte. Car Daredevil n'est point qu'une série de super héros. Elle se situe plus dans un polar urbain, dépeignant un quartier de NY gangrené par le crime organisé. Les auteurs ont l’intelligence de ne pas envahir le paysage d'une ribambelle d'encapés pour cette première saison. Et pour d’aficionados, c'est tout un pan de son univers chéri qui prend vie à l'écran. Avec ses figures emblématiques : le duo d'avocats, Karen page en secrétaire un peu torride, Ben Urich en journaliste qui n'a pas froid aux yeux. Mais surtout, c'est dans de petits détours que la série déroche des flèches sur nos corps de lecteurs assidus : au hasard d'une conversation est évoquée l'amourette de Matt envers Elektra (on sait déjà qu’elle apparaîtra dans la saison 2) ou encore est esquissée oralement toute sa formation par la maître Stick.

Même si la magie opère, on voit tout de même les grandes lignes scénaristiques se dessiner dans la confrontation entre Daredevil et le cartel mafieux dirigé par le Caïd. Idem que l'on voit venir, grand comme un camion, l'utilisation du costume rouge dans le dernier épisode. Et pourtant l'on prend véritablement son pied à ce moment là !

Dans son final, le programme ose prendre quelques risques scénaristiques. Que ce soit en éventant le secret de Matt face à un de ces proches ou en éliminant un personnage principal (pour nous faire vivre un enterrement, scène vécue maintes fois dans la version papier).La série prend donc son propre chemin tout en ayant réussi à garder l'essence du comics. Génial !

Et là, on se met à rêver à une réédition de cette réussite dans l'avenir. Avec une barre placée aussi haute, je plains les créatifs dans cette entreprise presque casse-gueule. Ils ont les armes (Elektra et le Punisher en tête de gondole) et ils ne tient qu'à eux à transformer l'essai !

Note : 19/20

Ber